L’emploi des jeunes peine à redécoller depuis la crise sanitaire

Les conséquences de la crise sanitaire sur l’emploi des jeunes et des actifs sans formation universitaire ne sont pas totalement résorbées. C’est la principale conclusion du rapport « Perspectives de l’emploi 2022 » publié dernièrement par l’OCDE. Par ailleurs, des inégalités fortes sont observées entre les 34 pays concernés par l’étude.

Le retour à l’emploi est plus complexe pour les jeunes et les moins qualifiés

Même en excluant l’impact de la guerre en Ukraine, l’Organisation de coopération et de développement économiques observe « un rétablissement incomplet et inégal du marché du travail ». Les principales victimes restent les jeunes et les personnes peu qualifiées.

Selon l’analyse de l’OCDE, « entre les premiers trimestres de 2019 et de 2022, le taux d’emploi des 15-24 ans n’a progressé que de 0,1 point, contre +1 point pour les 25-54 ans et +3 points pour les 55-64 ans ». Tout comme l’âge, le niveau de formation semble également influer sur la rapidité de retour à l’emploi post-Covid. En comparaison avec les données de 2019, ceux qui n’ont pas suivi d’études supérieures subissent une baisse de l’ordre de 0,2 à 0,3 point de leur taux d’emploi, tandis que cet indicateur gagne 0,4 point pour les titulaires d’un diplôme universitaire.

Malgré ces difficultés, l’institution basée à Paris salue « la résilience du marché de l’emploi après la pandémie ». Elle précise ainsi que « le taux de chômage des pays membres est revenu à 4,9 % en juillet 2022 à l’issue d’une phase de stabilisation en début d’année ». Pour rappel, de 5,3 % en décembre 2019, il avait grimpé à 8,8 % au printemps 2020. Autre point positif, sur les 3 dernières années, l’écart entre le taux d’emploi des hommes et des femmes s’est réduit dans la majorité des pays (23 sur 34).

L’OCDE relève des inégalités fortes entre les pays analysés

Des inégalités fortes sont observées entre les pays couverts par le rapport. En Norvège et en Irlande, la proportion de jeunes présents sur le marché du travail a nettement augmenté par rapport à 2019. À l’inverse, la Slovaquie, l’Islande et le Portugal affichent les écarts négatifs les plus importants par rapport aux taux d’emploi relevés trois ans plus tôt.

S’agissant des jeunes Français, d’après la fiche consacrée au pays, « leur taux d’emploi, en hausse de 4 points de pourcentage, se situe en dessous de la moyenne, au contraire de leur taux de chômage, qui dépasse la moyenne ». Cette nette amélioration est attribuée notamment aux mesures gouvernementales exceptionnelles mises en œuvre pour ces publics. En font notamment partie la réforme de l’apprentissage et l’accompagnement plus vulnérables. Néanmoins, l’OCDE estime que « des programmes d’apprentissage plus ciblés dédiés aux jeunes les plus qualifiés seraient pertinents». Elle recommande en outre de « refondre et renforcer le soutien aux lycées professionnels ».

Faute de trouver un emploi salarial, les jeunes et moins jeunes peuvent se lancer dans une activité indépendante. Devenir autoentrepreneur est l’une des solutions les plus pratiques pour démarrer rapidement et sans investissement lourd, puisque les démarches administratives sont allégées. De plus, les régimes social et fiscal sont avantageux et les règles comptables sont nettement plus simples que celles applicables aux autres formes juridiques, notamment les sociétés. Ainsi, d’après les données de l’Insee, « les microentreprises représentent en moyenne 60 % des créations d’entreprises ».